Les handicapés de Madrid

Publié le par philippe roger


Lorsque je suis arrivé à Madrid, en sortant du métro à plaza del sol, je suis tombé nez-à-nez avec un regroupement de personnes. Il ne s’agissait pas de manifestation car ils étaient manifestement en rang. Il y avait bien une centaine de mètres de queue. Mais que ce passait-il ? Ils attendaient tous dehors devant des stands qui vendaient de petit coupon de loto. Je compris alors qu’ils attendaient tous pour jouer à la loterie. Je me suis tout de suite dit « voila c’est la crise tout le monde veut jouer son argent pour en gagner plus, normal ». Mais c’est en fait plus qu’une simple petite loterie pour s’en mettre plein les poches. Ici les espagnols jouent leurs argents (dans l’espoir d’en gagner plus évidemment) mais aussi pour aider leurs aveugles. Vous ne comprenez pas ? Voila des explications :

Ici les stands de loterie revêtent les lettres ONCE (Organizacion nacional de ciegos espanoles ou Organisation nationale des aveugles espagnols)

L'ONCE est une corporation sans but lucratif qui a pour mission d'améliorer la qualité de vie des aveugles et des déficients visuels graves dans toute l'Espagne. Il s'agit d'une Institution à caractère social et démocratique, ouverte à tous, solidaire envers les personnes atteintes de handicaps autres que la cécité. Elle réalise sa mission sous la tutelle de l'administration espagnole, à travers les ministères de l'Économie et des Finances, du Travail et des Affaires Sociales et de l'Intérieur. L’ONCE est née avec la vocation initiale de fournir un travail digne aux personnes aveugles et aux handicapés visuels graves. Aujourd'hui, ce premier objectif ayant été atteint, le but essentiel de l'organisation et de le consolider et de fournir des services spécialisés à ses quelque 68.000 affiliés. C'est vers le milieu des  années 80 que l'ONCE ouvrit ses portes aux handicapés non aveugles pour la vente de son coupon de loterie. Elle est financée grâce au 3% des recettes des produits de jeu de l'organisation.

Et il y des stands quasiment à tous les coins de rue. Et quand ce n’est pas un stand, c’est un handicapé qui vend des billets directement dans la rue.

Voilà un bel exemple de solidarité espagnole. Et à l’aube de l’ouverture à la concurrence de la française des jeux, pourquoi ne prendrions-nous pas exemple sur nos voisins ibériques ?

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
E
On retrouve à travers cet article ton côté solidaire et émotionnel...
Répondre